set fire to the rain ◗ « C'est pas si mal que ça, en fait. Je sens qu'on va s'y plaire, qu'est-ce que tu en penses ? » Je souffle, prête à lui cracher tout un amas d'horreurs au visage, mais une fois encore je me retiens. « Ouais ; pour les psychopathes je suis sûre, que c'est parfait. » Je jette un bref un coup d’œil au reste de la pièce, forcée de constater que cet endroit n'est pas à mon gout, en tout point. Je n'ai qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou et déguerpir aussi vite que je suis arrivée. « Ne sois pas aussi mauvaise tu veux. » Je me retourne. Je n'ai rien d'autre à rajouter. Une fois encore, je ne vais pas au bout de ce que j'avance. En réalité, peu importe mes propos, c'était bien trop tard, et je ne pourrai aucunement remonter le temps. Me voilà, consciente d'avoir été totalement passive lors de nos problèmes familiaux, et sans même que je ne sache vraisemblablement le comment du pourquoi, je me retrouve à l'opposé de ma ville natale, dans une maison qui n'a jamais été la mienne. « Tu crois sincèrement que ça, me fait plaisir de te voir réagir ainsi ? » Je hausse doucement les épaules, accompagnant mon geste d'un bref mouvement de tête. Je ne souhaitais pas la vexer ni même la pousser dans ses derniers retranchements, mais s'était-elle seulement posée la question de savoir si oui ou non, cet endroit allait me correspondre ? Quelle importance, après tout.

une semaine ◗ Voilà, que je ne savais pas encore si c'est les habitants qui étaient étranges, ou si j’étais considérablement mon propre problème. Peut-être les deux, en fin de compte. De plus, mon intégration semblait mise à mal, pour la simple et bonne raison que je n'avais aucune envie de faire amis-amis avec des personnes dans leur genre. Plus, je tentais de paraitre agréable et souriante, plus ils ne cessèrent de me renvoyer cette image glaciale et un brin suspecte digne de grands films d'épouvantes. C'était officiel, je voulais m'évader de cette ville, et peu importe le moyen. « Hey ; Salut! » Et baam ; en tentant misérablement d'éviter le regard insistant d'un de mes camarades de classe à la sortie des cours, je venais involontairement d'en cogner un autre. « Pardon ; excuse moi, je... » La panique pris inconsciemment le dessus, pour bien trop peu et cela, ne lui avait pas échappé. Le sourire de l'adolescent à ma hauteur qui se voulait comme rassurant, accentuait davantage mon angoisse. Ni une ni deux, et j'attrapais mes affaires, dans l'espoir de foutre littéralement le camp de cette pièce. Je ne m'attendais pas à ce qui me retienne davantage, et c'est ce dont je voulais éviter de toutes les façons possibles.

deux semaines ◗ « Alors, comment se passent les cours ? » À ces propos, je relevais légèrement la tête, alors que mon Iphone profitait de cet instant pour se mettre à vibrer à la réception d'un nouveau message. Et sans même la regarder, je jetais un rapide coup d’œil à l'expéditeur. « Ça se passe, et toi ? » Je devais constater que le dialogue entre nous était bien différent d'autrefois. Nous cohabitions sous le même toit certes, mais nous n'étions à présent que de simples étrangères. De plus, je devais m'avouer davantage subjuguée par ce texto m'étant destiné, qu'à ses paroles déroutantes et dénuées de tout intérêt. Le son de sa voix ne cessait de retentir dans le vide, tandis que je pianotais hâtivement mon portable. « Je remarque que tu ne réponds pas aussi rapidement à mes messages. C'est qui ? » « Juste un camarade de classe. » Tu as tout de même pas cru que j'allais rentrer dans les détails. Je vins placer mon Iphone dans la poche de ma veste et débarrasser mon assiette toujours dans le silence. Je n'avais rien à rajouter, et puis la fatigue commençait nettement à me jouer des tours.

trois mois ◗ Mon quotidien semblait s'être amélioré. Ce fameux camarade de classe était entre temps, devenu mon compagnon, avant de finalement n'être un pauvre inconnu. Erreur de parcours, mais je ne pouvais lui en vouloir. En fait, j'avais appris, depuis le divorce de mes parents à ne plus me faire du mal pour ceux qui n'en valaient aucunement la peine. J'ai probablement omis de vous faire part de ce détail, mais je fus principalement la victime du divorce de mes parents, alors âgée d'une vingtaine d'années tout ou plus. C'est de cette façon, que j'ai débarqué à Mystic Fall's en compagnie de ma mère. Autrefois, fusionnelles, nos routes ont cependant, pris des chemins bien différents aujourd'hui. Malheureusement, me voilà dans l'obligation de constater que mademoiselle semble davantage épanouie depuis, sa séparation. Je pourrai vous parler de cet épisode douloureux de mon existence, si seulement j'en savais plus. Il fut un temps, ou nous formions encore la famille parfaite, jusqu'au jour ou mon paternel a foutu le camp sur un coup de tête et pour une raison hors de ma connaissance. Les choses se sont certainement déroulées de façon moins douloureuse, du fait que j'ai toujours étais enfant unique. En fait ; je persiste à croire que je ne suis pas faite pour vivre à Mystic Fall's. Le manque d'un passé bien révolu et d'un quotidien excessivement discordant d'autrefois, me conforte dans l'idée de tout abandonner pour mieux recommencer.